M42 – La Grande Nébuleuse d’Orion
La nébuleuse d’Orion est la plus célèbre des nébuleuses dans le ciel. C’est la grande princesse de nuits d’hiver. Elle est facilement visible à l’œil nu juste en dessous, ou au-dessus si vous êtes dans l’hémisphère sud, de la Ceinture d’Orion et peut être reconnu avec une simple paire de jumelle. En fait, la constellation d’Orion dans son intégralité est une grande nébuleuse dont M42 est juste la partie la plus lumineuse. C’est aussi une pépinière d’étoiles: des observations avec le télescope spatial Hubble ont révélées des disques protoplanétaires à l’intérieur. Elle est située à une distance de 1350 années-lumière et sa taille est estimée à 24 années-lumière.
Contrairement à ce qu’un débutant pourrait croire, ce n’est pas une cible photographique facile. Surtout quand on veux tout montrer. C’est-à-dire le trapèze au centre très très brillant et toute la poussière et le gaz vaguement ionisé qui l’entoure.
Première difficulté : ça se passe en hivers. Et les derniers hivers ont été essentiellement pluvieux. Merci le réchauffement climatique. Avant on avait de belles journées ensoleillées et des température négative nous garantissant des nuits claires. Mais ça s’était avant. Ça faisait 4 ans que j’attendais de pouvoir la pointer à la FSQ. Et ça ne s’est pas passé comme je l’espérait.
Pour acquérir toute la dynamique extrême de cette partie du ciel il faut mixer les temps de poses. J’avais fait quelques test en octobre et j’ai été surpris de voir le trapèze complètement cramer à 30s de poses. Il faut descendre à 10s et encore, c’est limite. Pour avoir les parties les plus faibles, j’ai fait des poses de 5min, 10min n’aurait pas été du luxe.
Dernière difficulté : c’est bas sur l’horizon ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pendant la nuit pour acquérir toutes les poses nécessaire avant qu’elle soit dans la turbulence et dans la pollution lumineuse. D’autant que le ciel diffusait pas mal cette nuit là avec un SQM de 20,7. J’ai connus mieux.
J’avais dans l’idée de la faire sur deux nuit, du 21 au 23 décembre de l’année passée, mais la lunette c’est fait embué la première nuit et j’ai bêtement oublier de mettre les résistances chauffantes en route. La deuxième nuit fut curieusement bien plus sèche.
J’ai finalement acquis 34 poses de 5 minutes et 14 poses de 10 secondes. J’aurais voulu en avoir plus. Il aurait fallu faire des poses de 5s, 30s et peut-être des poses de 10 minutes et là, une deuxième nuit n’aurait pas été de trop
Pour le traitement, je peux apprécier toute la puissance de PixInsight même si elle n’est pas facile a dompter. Plusieurs jours de « boulot », je m’y suis repris a deux fois.
34 poses de 5 minutes et 14 poses de 10 secondes
FSQ-106ED sur EM-200 USD3
Canon EOS 1000D partielement défiltré
Guidage par SSAG sur WO Zenithstar 66SD, MaximDL
Température extérieur : 0°C.
Température capteur : 7°C
SQM : 20,7
Logiciel : autoguidage avec PHD2, acquisition avec APT, traitement avec PixInsight et un chouilla de photoshop.
Site : Col des Milles Martyrs.